TCR 2014 – l’histoire

En Français

Comme vainqueur de la première édition, les attentes sont fortes. Il ne faut pas les décevoir.

Assez tôt dans l’année, je commence à avaler les kilomètres pour me procurer une bonne base. Une fois la liste des participants disponible, un premier examen confirme la présence de Richard D. Il est évident qu’il compte sur une revanche. N’oublions pas non plus qu’un certain nombre d’inconnus sont aussi à la recherche d’un excellent temps.

Le libre choix de la route à suivre exige une préparation minutieuse. Quel est le «juste» chemin, est-ce que ce chemin est le plus rapide… ? Planifier grossièrement les distances quotidiennes et autres.

9 août: Londres > Persan 357 km

start 2014doverAu départ, lors d’un bref échange avec Richard, j’apprends que le bateau de 12 heures est possible. Impossible est ma première idée, mais comme l’on roule bien groupé à du 40 km/h entre Londres et Douvres, nous arrivons à Douvres à 11h35. Comme la file d’attente au guichet de notre compagnie du ferry n’avance guère, nous achetons un billet auprès de la concurrence où personne ne fait la queue pour la malle de 12h10. Malgré que le check-in est terminé, ils nous laissent tout de même embarquer comme « simple » passager. Pour eux, c’est du chiffre d’affaires « facile ». Arrivé à Douvres, chacun choisit sa propre « bonne » route. Dormir avant le contrôle est mon plan.

10 août: Persan > Belfort 450 km

Traverser le centre de Paris un dimanche matin est toujours un peu l’aventure. J’arrive un peu avant 6 heures comme 6e participant au premier contrôle à Paris. Mike Hall qui me donne le tampon, trouve fantastique que j’ai déjà 3 heures de retard sur le premier arrivant. Ma préoccupation est de savoir combien d’avance possède Josh. Il faut tenir compte avec ce cycliste expérimenté en « 24 heures ». Lorsque je traverse Troyes l’après-midi, je l’aperçois à une boulangerie. On se salue et quel soulagement, sachant que l’on roule de nouveau « ensemble ».

Les conditions météorologiques se dégradent. D’une pluie ordinaire on passe à une pluie battante. En début de soirée, une tornade m’attend. Les arbres dans le bois subissent un bon nettoyage, moi je m’accroche des deux mains à mon guidon pour ne pas être soufflé. Il aurait suffi de me mettre à l’abri pendant une demi-heure, mais il s’agit d’une course et par conséquent, il faut limiter les pertes de temps. N’ayant aucune amélioration de la météo en perspective, je décide de dormir dans les environs de Belfort.

11 août: Belfort > Stelvio 439 km

Après une courte nuit de sommeil, la pluie est toujours là et cela pour toute une journée. Tout est déjà mouillé, être encore plus mouillé relève de l’impossible. Pour ne pas attraper froid, il n’y a qu’une solution : c’est pédaler. L’avantage de ce truc, c’est que les kilomètres s’accumulent. La Suisse, c’est du terrain connu pour moi. Je passe le col de la Flüela, puis le col de l’Ofen où j’atteins le sommet vers 17 heures. Cela m’incite à envisager la montée du Stelvio encore le même jour.

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12 août: Stelvio > Baker 487 km                                                                                  

L’avantage aujourd’hui est que ça descend longtemps et que les nuages sont dernière moi. Faisons des kilomètres aujourd’hui. Aux abords de Trieste, l’on se retrouve dans une région très touristique. L’avantage est la présence de nombreux magasins et restaurants. Je n’ai même pas vu la frontière avec la Slovénie. Par contre à la sortie, montrer son passeport relevait plutôt du show. La Slovénie constituait tout de même 30 kilomètres. Me voilà vers le troisième pays de la journée : la Croatie. Vive l’Europe! La traversée de la frontière ici, c’est du sérieux. Une fois la frontière passée, la route descend vers Rijeka. Ici, de très (trop) nombreux policiers sont présents dans les rues. Ok ! Pas de police n’est pas la solution, mais trop is teveel !

13 août: Bakar > Capljina 438 km

Maintenant je peux longer la très belle côte croate. Craignant un trafic trop dense, je préfère un chemin parallèle à l’intérieur du pays. Ce chemin traverse une région splendide que j’apprécie beaucoup. Pour une région désertique, il y a tout de même beaucoup de trafic. Vers midi, je commence à chercher un endroit pour déjeuner. Pas de chance! La seule solution est de continuer à pédaler. Peu avant 13 heures, j’aperçois une réclame pour un restaurant 5 km plus loin. Il est temps car je commence sérieusement à avoir faim et soif. Arrivé sur place, toutes les tables sont parfaitement dressées, mais pas pour moi. Ils attendent trois cars complets de touristes qui doivent être servis sans tarder. A 15 km d’ici, il y a un restaurant où vous serez certainement servi. Quand je leur dis que j’ai fort faim et explique que 15 km équivaut à une demi-heure de vélo, ils m’offrent un sandwich « pour la route ». C’est fantastique ! D’après les infos que je reçois, cette région est connue pour ces touristes religieux « pèlerins ». Cela explique le trafic dense. Le restant de l’après-midi, ça descend et ça monte avec un joli vent de face, pourquoi pas ? A la tombée de la nuit, je rencontre de nombreux petits groupes de marcheurs. Il doit s’agir d’un dropping est ma première idée. Mais ils sont trop nombreux. Je m’arrête pour m’informer. Il s’agit d’une sorte de pèlerinage/pénitence.

14 août: Capljina > Podgorica 344 km  

Aujourd’hui, je compte arriver vers midi au CP3. Mais avant cela, je dois rouler mes derniers kilomètres en Bosnie, traverser la frontière vers le Monténégro et ensuite entamer la fameuse montée vers Lovcen. L’envie y est. Vu que l’étape direction lac a

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duré plus longtemps que prévu, je prends un repas au lac avant d’entamer la montée.

Arrivé au sommet, au point de contrôle, Mike me signale que j’ai pris un ferry illégal. Aïe !!! Voilà une gifle en plein figure. Ferry illégal? Mike me montre le papier et effectivement je suis fautif sans l’intention de tricher. Pour réparer ma faute, il ne me reste qu’à retourner et refaire tout le trajet le long du lac. En somme, le lac est un crique de la mer. 5 Heures plus tard, je me retrouve à nouveau au contrôle. Cette fois-ci est la bonne. Ouf !

 

Cette faute, le détour et la perte de temps renforcent finalement ma motivation. Faut y aller!

15 août: Podgorica > Sofia 704 km

Mon premier boulot aujourd’hui est la traversée d’un col inconnu dont j’ignore ni la distance, ni le dénivelé. Vas-y! Comme je suis près de la frontière du Kosovo, je vois beaucoup de militaires. Est-ce la conséquence de la guerre? Y a-t-il toujours un foyer qui couve ? Les gens y possèdent une nature fantastique, mais ils se débarrassent de leurs déchets à un endroit de la route et ils y mettent le feu. Si par malheur, on roule vent de face, bonjour la puanteur.

natureLe soir, j’essaye en vain d’envoyer un message à ma femme via mon GSM. Mon GSM refuse tout service. Eteindre et rallumer le téléphone est peut-être une solution, mais non. Que se passe-t-il? Essayer une nouvelle fois, je deviens peureux sans raison valable. En somme, la seule solution est de continuer de rouler aussi longtemps que possible afin de tranquilliser « la  maison ». Un « dot » en mouvement signifie : je vis toujours.

Arrivé vers minuit dans un restaurant, je demande à quelqu’un de pouvoir envoyer un message à l’aide de son GSM pour dire que tout est ok ! J’y apprends que le service de la compagnie nationale du téléphone est très mauvais. La frontière bulgare est proche, donc je continue. A nouveau, trois pays en 1 jour.

16 août: Sofia > Istanbul 608 km

Avec l’arrivée en point de mire et les montagnes passées, le décompte peut commencer. Sauf qu’après quelque temps l’ennui, la monotonie et la concentration affaiblie s’avèrent être une combinaison dangereuse.

Arriver à 8.00 A.M. heure anglaise, voilà l’idée lumineuse qui me vient à l’esprit. Bon d’accord, il reste encore 400 km et 16 heures avant que le Big Ben sonne. C’est risqué vu les circonstances. Mais de cette façon, j’ai un défi dans le défi.

1Cela signifie : pédaler sans arrêt et plus de temps pour dormir, ni pour se reposer longuement. Ce n’est que plus tard que je réalise l’ampleur du défi. Heureusement la traversée de la frontière turque se passe sans perte de temps, pas de crevaisons… Vu l’heure nocturne, il y a peu de trafic. Ainsi j’avance à une bonne allure. J’arrive même à constituer une marge de sécurité. Je parviens même à l’augmenter. Finalement, j’atteins l’arrivée à 7 heures A.M. précises heure anglaise. Le sprint final pour arriver à 6 heures 59 a échoué.

Pour conclure: temps total entre Londres et Istanbul est de 7 jours 23 heures et 0 minutes.

Merci à tous ceux qui d’une manière ou autre m’ont soutenu soit à la maison soit en cours de route.

kaMerci aussi à 

Jaegher: jaegher
Campagnolo: campagnolo
Supernova: supernova
Apidura: apidura
Happy Design: happydesign

Encore quelques données pour les intéressés:

Distance totale : 3827 Km
Temps total pédalage: 144 heures 12 minutes
Distance moyenne par jour: 478 Km

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